(NĔKDO TAM DOLE MĔ MÁ RÁD)
de Roman Vojkuvka
avec
Martin Frajt, Barbora Mottlová, Andrea Civáňová, Michal Sopuch, Jiří
Chromečka, Miroslav Přívětivý, Petr Vanek, Justin Diaz, Simona Zetíková,
Karin Ševčíková...
Rape and Revenge / Gore / Fantastique – République Tchèque (2009)
Agressé
alors qu'il rentre de l'église, Otto se retrouve tétraplégique et ne
peut plus communiquer qu'en clignant des yeux. Quelques années plus
tard, sa femme, lasse de la vie qu'elle mène, boit comme un trou et
ramène des hommes chez eux. Prisonnier de son fauteuil, Otto est
contraint de passer ses journées devant la télé attendant que madame
daigne changer sa perfusion et faire sa toilette. Alice, leur fille,
décide de revenir à la maison pour s'occuper de son père. Alors qu'un
semblant d'ordre paraît revenir, trois voyous débarquent, violent et
massacrent les deux femmes sous les yeux d'Otto, impuissant...
Vendu
comme "le film le plus sanglant de l'histoire du cinéma tchèque" (joli
argument de vente !), c'est surtout dans sa première partie, où le gore
n'est présent que lors de la mise à mort des deux femmes, que SOMEONE DOWN THERE LIKES ME
impressionne. Cette partie prend aux tripes, met mal à l'aise et
constitue vraiment un tour de force, sans pour autant devenir simpliste.
Il est bien sûr difficile de rester de marbre devant les nombreuses
humiliations que subit chaque jour Otto mais le film nous fait également
ressentir la détresse de sa femme, dont le quotidien sordide nous est
présenté sans artifice. Les acteurs sont bien sûr pour beaucoup dans
cette réussite, mais aussi la mise en scène très sobre, sans effets
inutiles. On a l'impression d'être dans le réel et dans cette sensation réside la puissance du film.
Comme
les "bonnes" choses ont une fin, le film glisse alors dans le
fantastique (il était en effet difficile à Otto de se venger à coup de
clignements d'yeux) et perd par la même occasion de son intensité. Les
scènes sanglantes s'enchainent alors, entrecoupées de discussions sur le
bien, le mal, la religion, etc... Visiblement Roman Vojkuvka cherche à
choquer et l'on passe, dans la joie et l'allégresse, d'une scène de
torture (ce qui est vraiment à la mode : actuellement
on torture à tour de bras) à des meurtres bien glauques (une femme
saignée comme un animal, un bébé immolé à l'essence...) et
inversement. Le moins que l'on puisse dire c'est que le réalisateur n'y
va pas avec le dos de la cuillère, avec comme prétexte de justifier une
philosophie de comptoir à deux couronnes tchèques. Cette seconde partie
est certes (très) gore, (un tout petit peu) sexy mais surtout (trop)
bavarde et (ultra) répétitive. Heureusement une bonne dose d'humour
noir rattrape un peu l'ensemble.
Inégal sur sa durée, SOMEONE DOWN THERE LIKES ME
reste tout de même un sacré film grâce à une première partie
convaincante et très dure. De quoi s'intéresser à la filmographie de Roman Vojkuvka en espérant que son autre long métrage TOTAL DETOX nous en mette plein la vue.
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