(CRAZY LOVE aka LOVE IS A DOG FROM HELL)
de Dominique Deruddere
avec
 Josse de Pauw, Geert Hunaerts, Michael Pas, Gene Bervoets, Amid Chakir,
 Florence Béliard, Carmela Locantore, Karen Van Parijs, An Van Essche, 
Doriane Moretus...
Comédie Dramatique / Drame – Belgique (1987)
Enfant,
 Harry est tombé amoureux d'une princesse vue dans un film. Obsédé par 
cette image, il rêve de l'amour avec un grand A. Jeune homme amoureux, 
il vivra l'humiliation à cause d'une acné plus que repoussante. Adulte, 
désabusé et noyé dans l'alcool, il ne rencontrera cet Amour qu'à travers
 une relation avec un cadavre qu'il vient de voler (la même actrice 
incarne la princesse et la morte, la boucle est bouclée).
En 1985, Dominique Deruddere réalise FOGGY NIGHT, un court-métrage tiré d'une nouvelle de Charles Bukowski : la Sirène Baisée de Venice, Californie, court qu'il intégrera deux ans plus tard dans un long : CRAZY LOVE (L'AMOUR EST UN CHIEN DE L'ENFER pour la France).
Difficile dans ces conditions de ne pas faire le parallèle avec LUNE FROIDE
 de Patrick Bouchitey : même inspiration, même cheminement. Toutefois, 
ces films sont totalement différents tant sur le fond que sur la forme. 
Dominique Deruddere, également co-scénariste, prend en effet plus de 
liberté avec le texte originel allant jusqu'à en changer la fin afin 
d'insuffler une touche de romantisme à cette histoire de nécrophilie.
Pour
 donner une unité à ce triptyque retraçant 3 moments clés de la vie d'un
 homme (la fin de l'innocence / l'espoir bafoué / l'Amour), le 
réalisateur intègre quelques fils conducteurs. Chaque segment contient 
en effet une scène clé se déroulant dans une voiture et une où le héros 
se retrouve allongé sur une femme (une femme saoule / la 
"marie-couche-toi-là" de service / le cadavre dérobé). Le personnage 
principal est également systématiquement accompagné d'un ami (Stan, un 
plus grand lui expliquant (mal) les choses du sexe / Jeff, un ami lui 
voulant du bien / Bill, un compagnon de beuverie fraîchement sorti de 
prison).
CRAZY LOVE
 est un film magnifique à tout point de vue bénéficiant d'une photo 
superbe et d'un joli travail sur les couleurs. Recherche esthétique qui 
ne se fait jamais au détriment de l'histoire mais qui, au contraire, la 
magnifie.
D'une
 nouvelle de Bukowski très succincte (qui ne concerne que le vol du 
corps et son usage post-mortem), Dominique Deruddere nous fait entrevoir
 une vie entière, prend le spectateur aux tripes et ne le lâche qu'au 
générique de fin. Impossible de ne pas éprouver de l'empathie pour le 
héros, parfaitement incarné par Josse de Pauw à 20 ans comme à 30. Le 
réalisateur arrive même à nous faire accepter, ou au moins admettre, le 
geste contre-nature du héros.
D'une
 histoire à priori sordide, Dominique Deruddere réussit l'exploit de 
nous offrir un film touchant, maîtrisé et sublime. A (re-)découvrir 
d'urgence !


Dans cette histoire, j'en veux surtout aux parents !!!! Sa mère lui aurait acheté un tube de clearasil à la parapharmacie du coin et ce gamin n'aurait pas été humilié ...
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