(aka NECROMANIA aka DERANGED : CONFESSIONS OF A NECROPHILE)
de Jeff Gillen & Alan Ormsby
avec Roberts Blossom, Cosette Lee, Leslie Carlson, Robert Warner, Micki Moore, Pat Orr...
Thriller - Canada / Etats-Unis (1974)
La vie d'Ed Gein a inspiré plusieurs films et notamment deux chefs-d'oeuvre radicalement différents : PSYCHOSE d'Alfred Hitchcock (d'après le roman de Robert Bloch) et MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE
de Tobe Hooper. Toutefois, ceux-ci ne retenaient que quelques détails
de la vie du tueur, le but n'étant pas de relater fidèlement son
histoire mais d'utiliser certaines de ses facettes comme postulat de
base. Alfred Hitchcock va donc développer son film autour de la névrose
d'Ed Gein provoquée par sa mère défunte, alors que Tobe Hooper va
s'inspirer lointainement du fait que le tueur confectionnait des habits
en peau humaine et avait une passion pour les ossements récupérés dans
les cimetières.
DERANGED
est, quant à lui, présenté comme une description fidèle de la vie d'Ed
Gein au moment des meurtres qu'il a perpétrés. Le réalisateur insiste
d'ailleurs lourdement sur ce coté véridique, tout d'abord avec un encart
précisant que seuls les noms ont été changés (Ed Gein devient Ezra
Cobb) et par la présence d'un narrateur intervenant pendant le film à la
manière de Rod Serling (la classe en moins...) nous répétant qu'il
s'agit bien de la réalité.
Cependant
il s'agit en partie d'un effet d'annonce. Certes le film est, dans son
ensemble, très fidèle à l'histoire d'Ed Gein. Toutefois, s'agissant
notamment des circonstances de son arrestation ou du déroulement des
meurtres, quelques arrangements ont été pris avec la réalité
probablement pour un rendu plus cinématographique de l'histoire (par
exemple, les vraies victimes de Gein étaient des cinquantenaires assez
fortes qui lui rappelaient sa mère, ce qui est loin d'être le cas dans
le film).
Le
film souffre par ailleurs d'autres défauts : les interventions du
narrateur qui tombent souvent à plat et ralentissent plus l'action
qu'elles n'apportent d'élément supplémentaire à l'intrigue. Ou encore
l'ajout de scènes à vocation comique comme celle de la séance de
spiritisme qui n'amène rien à l'histoire et qui n'a, à ma connaissance,
aucune réalité "historique".
Heureusement, le film est sauvé par le jeu exceptionnel de Roberts Blossom (CHRISTINE
de John Carpenter) littéralement habité par le personnage d'Ezra Cobb,
retardé et inadapté à souhait tout en devenant par instant inquiétant,
et par quelques scènes très réussies, glauques et
jusqu'au-boutiste.
Au final, DERANGED
est donc un film tout à fait recommandable, qui malgré quelques
défauts, donne une bonne vision des méfaits d'Ed Gein, et permet à Roberts
Blossom de montrer l'étendue de son talent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire