07 décembre 2016

LES CHIENS (Critique)

affiche du film LES CHIENS d'Alain Jessua
de Alain Jessua


avec Victor Lanoux, Nicole Calfan, Gérard Depardieu, Pierre Vernier, Gérard Caillaud, Fanny Ardant, Régis Porte, Géard Séty, Anna Gaylor, Philippe Mareuil, Elisabeth Kaza, Jean-François Derec...




Thriller / France (1979)




Un jeune médecin (Victor Lanoux) s’installe dans une ville nouvelle de la banlieue parisienne. Surpris par le nombre de morsures qu’il a à soigner, il se rend compte que la population, apeurée, achète des chiens d’attaque auprès d’un certain Morel (Gérard Depardieu), dresseur et propriétaire d’un chenil…

Paranoïaque par excellence, ce film nous entraîne dans une ville dirigée par l’inquiétant Morel et ses chiens. D’abord imperceptible, l’omniprésence de ceux-ci se fait de plus en plus évidente et inquiétante. Qu’il se rende au restaurant, à un meeting politique ou qu’il se promène, Victor Lanoux ne croise que des personnes accompagnées de leur chien. On a presque l’impression d’entrer dans un monde étrange où les chiens auraient remplacé les enfants.


Avec très peu, ce ne sont finalement que des clébards, Alain Jessua arrive à installer un climat d’angoisse et de malaise, la présence des chiens devenant très vite dérangeante. Climat étrange exacerbé par le personnage incarné par Gérard Depardieu, ambigu à souhait, malsain et manipulateur sous des dehors respectables.

On retrouve d’ailleurs dans ce film beaucoup de points communs avec TRAITEMENT DE CHOC (vous savez le film où on voit la zézette de Annie Girardot et la kikounette d'Alain Delon) que Alain Jessua réalisa quelques années avant : l’arrivée d’un(e) inconnu(e) dans un monde en vase clos, la présence d’un "gourou", une communauté soudée de notables et un univers mystérieux presque onirique.

Dénonciation d’une montée sécuritaire propice à l’autodéfense avec tous les "accidents" que cela engendre, le film n’a rien perdu de sa force et reste très actuel (même si les molosses subissent la concurrence des gros calibres, moins contraignants).

Porté par ses acteurs qu’ils soient principaux ou secondaires (mention spéciale à Pierre Vernier, sensationnel) LES CHIENS dérange, interroge et ne laisse pas indifférent.


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